Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

centre même de l’établissement où le bétail pouvait plus aisément être rabattu et cerné. En conséquence, la continuation de la marche fut résolue, et on alla, mais sans qu’il en résultât rien de ce qu’on s’était promis, camper à une demi-lieue de là, sur un terrain de marne nitreux, en triangle entre deux ruisseaux qui se réunissent avant de se jeter dans l’Apa-Mi, et où les troupeaux, à cause de la qualité saline du sol, viennent en général se concentrer dans la saison des grandes pluies ; le lieu est nommé hivernage de Laguna.

Le premier coup d’œil nous montra que là, autant qu’ailleurs, l’ennemi nous disputait surtout les vivres ; en plaçant nos avant-postes, nous pûmes discerner à quelque distance un campement ennemi qui tenait rassemblés de grands troupeaux de bœufs et de chevaux qu’on commençait à interner, tandis que l’avant-garde surveillait nos mouvements. Que pouvions-nous faire sans cavalerie ?

Cependant les journées du 2 et du 3 furent employées à diverses tentatives qui avaient pour but de nous procurer du bétail ou du moins de surprendre quelques sentinelles dont on pût