Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jours après notre établissement à Bella Vista, le colonel, ayant fait faire une battue que couvrit le 21e bataillon et qui s’étendit à plus d’une lieue, n’en obtint aucun résultat. Tout le monde demeura convaincu qu’il n’y avait rien à espérer pour le moment de tentatives de ce genre. Les Paraguéens avaient, il est vrai, disparu sur le passage de nos hommes, mais ils étaient revenus dès le lendemain occuper leur poste au pied du palmier.

Leur présence y était presque insultante. Nous aurions pu nous en délivrer en leur envoyant quelques obus, mais une autre pensée vint se jeter à la traverse et faire diversion dans l’esprit du commandant : ne pouvait-il pas y avoir chez eux quelque désir d’entrer en pourparlers ?

Dans cette supposition, il fit partir, sous l’escorte du 17e bataillon, un officier parlementaire porteur d’une proclamation écrite en espagnol, en portugais et en français, et qui fut laissée attachée à un drapeau blanc, qu’on planta en terre à une lieue et demie du camp.