ainsi des derniers bons moments que la fortune nous laissait. Notre chef semblait plus serein que de coutume ; il montrait de la confiance. Il commença à qualifier la colonne expéditionnaire du titre de : Forces en opération dans le nord du Paraguay ; et toutes ses dépêches, comme à son exemple toutes nos lettres à destination de Matto Grosso, de Goyaz et de Rio Janeiro (confiées à Loureiro, qui prit alors congé de nous), portaient sur l’enveloppe : Pour l’empire du Brésil.
Cependant, du haut du morne de Bella Vista, on voyait pendant le jour des cavaliers ennemis en sentinelle au pied d’un grand palmier, de ceux qu’on nomme boritys ; la nuit, il y en avait qui s’avançaient encore plus près du camp. Cette surveillance continuelle nous gênait d’autant plus qu’elle avait aussi pour objet de soustraire les troupeaux des prairies à nos entreprises, chaque fois que nos avant-postes paraissaient vouloir s’en rapprocher, et nos inquiétudes à ce sujet devenaient à chaque instant plus vives. Les réfugiés avaient exagéré la facilité du ravitaillement dans ces pâturages : rien de pareil ne s’offrait à nous ; même deux