démonstrations qu’il regardait comme inutile de prendre aucunes précautions contre nous. Tous les hommes mirent pied à terre, les uns s’asseyant à l’ombre des macaoubiers, les autres faisant paître tranquillement leurs chevaux. La négligence affectée de leur attitude nous faisait bondir d’indignation. Heureusement enfin notre chef en fut frappé lui-même, et se décida. Il n’y avait contre eux qu’un moyen rapide d’action, il fut employé. Marquès da Cruz fit avancer sa pièce ; un premier obus fut lancé aux acclamations de nos soldats. Il alla frapper le pied d’un haut palmier qui abritait bon nombre de cavaliers, et, après un ricochet, il fit explosion en l’air.
Ce fut du moins un plaisir pour nous de voir l’effet qui s’ensuivit : la surprise, l’alarme, la confusion ; les uns couraient après leurs montures, que la détonation avait dispersées ; les autres se jetaient à cheval, et, sans rien attendre, gagnaient la plaine à toute bride. Peu de minutes s’étaient écoulées, que le poste entier avait disparu. Un second projectile fut envoyé, puis ensuite un troisième qui porta à plus d’une demi-lieue, et fit connaître à l’ennemi la puis-