TEXTES SURREALISTES
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MORT D’UN OISEAU
AndréMaison
Arp :
la médaille se lève tandis que le soleil, après cinquante ans de service, se retire dans les roues calcinées de la lumière.
c’est l’homme qui a remplacé les réveillemalin par lestremblements déterre, les averses de dragées par des averses de grêle, l’ombre de l’homme rencontrant <elle d’une mouche cause une inondation, c’est l’homme aussi qui a appris aux chevaux à s’embrasser comme des présidents, avec ces onze queues et demie l’homme compte dix objets et demi dans la chambre meublée de l’univers : les épouvanfails portant dans leurs boutonnières des volcans et geysers, les devantures des éruptions, les étalages de la ficelle de lave les systèmes de monnaie solaire, les ventres étiquetées, les murs rasés par les poètes, les palettes des césars, les natures complètement mortes, les écuries des sphinx et les yeux de l’homme pétrifié en louchant sur sodome. entre dans les continents, sans frapper, mais avec une muselière de filigranes. les feuilles ne poussent jamais sur les arbres, comme une montagne vue à vol d’oiseau elles n’ont pas de perspective, le spectateur se trouve toujours dans une position fausse devant une feuille, quant aux branches, troncs et racines je déclare que ce sont des mensonges de chauves, comme un lion qui flaire férocement un succulent couple de jeunes mariés, le tilleul pousse docilement sur les plaines planchai es. le start du châtaignier et du chêne se fait au signe du drapeau, le cyprès n’est pas un mollet de ballet eucharistique. attelés à quatre devant les quatre précédents, comme les cimetières des ventriloques ou les champs d’honneurs, les insectes en sortent, voici ève la seule qui nous reste, elle est la complice blanche des voleurs de journaux, voici le coucou, l’origine delà pendule, le bruit de ses mâchoires ressemble à celui d’une forte chute de cheveux, ainsi on compte parmi les insectes le pain vacciné, le choeur des cellules, les éclairs au-dessous de quatorze ans et votre humble serviteur.
le ciel des marines a été décoré par des tapissiers expressionnistes qui ont suspendu, un châle à fleurs de givre, du temps de la récolte des diamants conjugaux on rencontre sur les mers d’immenses armoires à glaces flottant sur leur dos. la glace est remplacée par des parquets cirés et l’armoire elle-même par des châteaux en Espagne, ces armoires à glaces se louent comme ring à des sages-femmes et à des cigognes pour y faire leurs innombrables rounds ou comme tabourets à de gigantesques pieds rouilles qui y reposent et qui font parfois quelques pas dessus, pampam. c’est pour cela qu’on nomme aussi les mers pampas car pam veut dire pas et deux pas font pampam. vous voyez donc qu’on ne consume monsieur son père que tranche par tranche, impossible d’en finir en un seul déjeuner sur l’herbe et le citron même tombe à genoux devant la beauté de la nature.
LA NUIT D’AMOUR
GeorgesMalkine