TEXTES SURREALISTES
Les mains qui font et défont les noeuds de l’amour et de l’air
Gardent toute leur transparence pour ceux qui voient
Ils voient les palmes sur les mains Les couronnes dans les yeux
Mais lé brasier des couronnes et des palmes S’allume ne l’ait à peine que s’allumer au plus profond de la forêt
Là où les cerfs mirent en penchant la tête les années
On n’entend encore qu’un faible battement D’où procèdent mille bruits plus légers ou plus sourds
Et ce battement se perpétue
Il y a des robes qui vibrent
lit leur vibration est à l’unisson de ce battement
Mais quand je veux voir le visage de celles qui les portent
Un grand brouillard se lève de terre Au bas des clochers derrière les plus élégants réservoirs de vie et de richesse Dans les gorges qui s’obscurcissent entre deux montagnes
Sur la mer à l’heure où le soleil fraîchit Les êtres qui me l’ont signe sont séparés par des étoiles
lit pourtant la voilure lancée au grand galop Emporte jusqu’à ma dernière hésitation Qui ,m’attend là-bas dans la ville où les statues de bronze et de pierre ont changé de place avec les statues de cire Banians banians
André BRETON.
REVUE DE LA PRESSE
Le sort des pays latins se règle commeon pouvait le prévoir. L’ordre, c’est la clarté illusoire du soleil, l’ordre, c’est l’évidenceet, prises au piège,la sottise et la liassessese montrent sans pudeur. Marinctti,chef du futurisme, proclame sans rire, sur l’air (les lampions :
« L’Italie est divine. Les Romains antiques ayant vaincutouxle*peuplesdu monde,l’Italien d’aujourd’hui csl invincible.Le Brennern’est /ias te point d’arrivée, mais un point dedéport.Ledernierîles Italiensvaut au moins mille étrangers. Les produits italiens sonl les meilleursdu monde.L’Halte a tousles droitspuisqu’elle garde le monopole(disotudu génie créateur. Chaque étrangerdoit entrer en Italie religieusement.» l’ngurelli dédieses poèmesà lieiiito Mussolini,avec, reconnaissance.Chut I fermonsla basse-cour.Maisla France est à la porte. Le Journal, toujours au service du plus offrant, aprèsnousavoir monIre leshorreursdu bolchevismc,que M. Béraud(1) a vu par le plus petit bout de sa personne,nous vante le placementde tout repos que serait un régime fasciste pour le bourgeois français.
/.</Liberté,qui n’est jamais en reste d’abjection, a publié une enquête sur l’Intelligence Service, le 2 bureau anglais, et fait l’éloge d’un de ses agents, Sydney Rcilly, l’homme qui savait le mieux trahir, et qui, écrasé comme une vipère par les Soviets, échappa ainsi au dérisoirebourreau de Londres. En Syrie, nos soldats se font la main : « Un bijoutierde Sandjakdar a été.dévalisépar des olJiciers,comme,nationaliste; on lesa vus,montres-bracelets au poignet,voulantles revendreà un coiffeurqui refusa. Dessoldatsoffrirentri unedamede lui pendre.<les blouseset des vêtementsde femme,etc. Un marchandde. tapispersans,AVECL’AIDETICSONCONSUL, retrouvatonte
sa collection,,,égarée,à l’intérieur de la Citadelle(2).» Pour la honte de l’homme,il y a les militaires. 1,’exadjudant de coloniale Barbas, chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de treize citations à l’ordre de l’armée, a tué, à coups de bâton son lils, « UNCHE-NAPANDEsix ANS-a,parce qu’il avait tait l’écolehuissonnière. Aprèslui avoir fracturé le crâne, il lui a fait mangersa soupe,car il la lui devait. Le sommeila eu raison du petit garçon.Maisla solidarité.le l’innocence arme heureusementde tempsà autre ceux qui refusent 1. Les Intellectuels russes (de Paris), les lâches ceux qui ne sont pas parmi « les 355.250intellectuels (sic)/nsilléspar les Soviets«(Henri Béraud)lui adressait toutes leurs félicitations. 2. Le Phénix,2, CharehAntikahana, Le Caire. d’atteindre l’âge d’homme.Puérilement,ilssuppriment l’homme,un homme,une grandepersonne.Lesenfants assassins découragentles bonnes âmes... et les mail valses. Qu’ils tuent, ils se suppriment, on les tuera. L’adjudant Barbus profitera de circonstancesatténuantes. 11a fait son métier.
P. ELUARDet IL PKRIÏT.
(A suivre.)
LES CONSTELLATIONS
AndréMasson.