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TEXTES SURREALISTES

vables ? Je prévoyais déjà le jour où il me faudrait creuser ma propre tombe avec des éclats de verre, des morceaux de bouteilles brisées pour y enfouir des partitions de musique inepte, nouvelles marseillaises d’escargots paludéens ou cardiaques. A chaque question l’Amour me répondait « cent trente ». Je jxmvais lui demander n’importe quoi, la réponse était la même. : « Cent trente. » Il n’y avait de variété et de ressource que dans la façon de poser les questions et de recevoir les réponses. Je posais une bouteille sur une règle pour savoir si la mer me soutiendrait longtemps, et huit heures ajirès un groupe de poulains accourait de l’horizon et faisait le cercle autour de moi : je les complais, ils étaient cent trente. Je pendais à chacune de mes fenêtres un oeil d’esclave noir trempé dans du lait de vache et le lendemain malin je recevais cent trente invitations à cent trente congrès différents, etc., etc. Mon aventure finale l’ut celle-ci : un jour je rencontrai près d’un égout collecteur deux femmes qui m’apprirent en riant comme des folles que j’avais, par mégarcle, la veille, écrasé un certain nombre de tubes de verre sur lesquels elles avaient écrit « Vive l’armée » avec le sperme du maréchal Lyautey. Après leur avoir lait l’amour, je résolus de savoir ce qu’il en était et prenant un tube de. verre analogue à ceux qu’elles m’avaient décrits, je l’emplis d’eau de mer et le lis avaler à mon chat que j’enfermai aussitôt dans une salle inoccupée du musée Guimet, Le lendemain matin j’allai le voir et lui lis de nouveau absorber le tube qu’il avait rendu à l’air libre. Cela dura cent vingt-neuf jours. Le cent trentième malin, comme je voulais saisir le tube de verre, je remarquai qu’il portait une inscription. Je lus : « Vive l’Armée ».

Monny de Boully:

Enrouler les rails autour de son bras clos comme la sphère, des éventails célestes, ceux (pie je ferais brûler si j’étais inquisiteur, montre-bracelet mordue par mu minute venimeuse. Beaucoup plus lentement, bloc inouï, atonie hysléro-épileplique donné à la première aventure, à celle qui n’osa demander la bague noire, porte-malheur vivant. Je lui lancerai une boule flamboyante, je tournerai la tête et je lancerai, je jetterai mon regard comme une miette aux jioissons chinois. Passons, passons en contre-sens, moyen unique pour diviser jusqu’à l’infini chauve quoique ce soit, même cette,soif, inassouvissablesable. 0Mystérieuse couleur, si lu fardes le visage de la femme, c’est toi que j’adorerai et non la femme amoureuse de l’aurore, attentive à l’aurore, horrible aurore, horrible horreur des heures en attendant l’aurore d’or. Le risque brillera sur le disque, roulera, coulera comme une larme, ce qui nie l’ait songer à l’inquiétude dont je voile mes gestes, pauvres baisers, calmes peurs. Venir à l’aide de ces rencontres, elles n’en ont pas besoin, ce qui ne manquera jias d’arriver involontairement. Je vois le vitrail et sur les tiges métalliques qui sondent le sacrificeque je fais, que je désire qu’on fasse comme on passe. Elle me jnie de renouer le noeud blanc, elle m’assure que la blancheur dégouttera comte le lait des perles. Et je lui dis : «Si les perles sont vraies je te les donnerai, si elles sont fausses, je les avalerai comme le coq de la fable. »« Tu as autant d’imagination qu’un jmits desséché », répondit-elle en crachant un baiser que j’évitai en fermant les yeux et cpii fit blanchir un cheveu sur le café noir. Donc, roule/., saccadez voire respiration, elle est jeune, elle jeûne, elle rajeunit dans la chaleur du nid, ouvrage que j’ai toujours considéré comme le fruit d’une intelligence méditant uniquement des crimes impunissables Ingénieusement, frop supporté, trop acculé, charade-rébus, que supposer, cpii siq>plier? Il m’est loisible de former une épaule de cire tellement absurde cjue les paroles d’admiration que vous cacherez dans la jîoche secrète de voire syntaxe passeront leurs têtes (souris camouflées en trous de serrure) par le trou de la serrure boulonnière-gilllefleur-fiévreuse. Un lil passé entre les orteils c’est le salut de votre inquiétude dans une forêt germanique balancée par le vent, balançoire abandonnée, feuilles folles, feuillages fous, loups dont l’élégance bondissante oblige les étoiles à l’aire l’amour. Pour moi, une valise voltigeant dans l’air limpide ne cache, aucun secret. Un secret la cache, c’est plus compréhensible, mais tout aussi faux. J’ai dit qu’elle n’a pas de secret : elle confient des faux-fuyants pliables jusqu’à disparition, l’icusso1925.