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CHRONIQUES REVUE DE LR PRESSE Ainsiil faut cpietout se sache.Quel’espritle plusbas soitleseuljuge,quelecoeurdel’hommesoitdévoilé.Ilsn’ont jamaispu cacherleur peur et, revêtusde leur morale, deleurventre,deleursmaximesimbéciles et dégradantes, ils étalentleurboueet leurveninautourdes chercheurs d’absolu. La pourriturede leursorganesse couvretoujoursd’un beaupavillon.Leursjournaux,le plus infâmes’appelle LaLibertéet lesarticlesqu’ilintituleLaLibertéoulaMort ne roulentque sur de stupidcsplaisanteriesde léopards el depiqueurs. Masquantlesmotset leuresprit,ilsontportél’hypocrisie et la bêtiseà la hauteurd’un art et le lecteur,impatient deserendreà sontravail,sefaitlâchementcomplicedeleur corruption. Maisl’espritse venge.Tout scandale,toute violence est contreeux, puisqu’ilsont renoncéà savoirquelen élaillebut et la cause.Ils n’enconnaîtrontquelepouvoir, - BanditsdeCormeilles, vousriiezquandla fouleexaspérée, hideuse,criait: à mort! «iEnfuila portedubureaus*ouvreà nouveauet leurlivre passage.Uncriénormes’élève’: — Amort!

  • Ils se regardent,toustroiset, soudain,on lesvoitrire.

A cemoment,la fureurpopulairene.connaîtplusdebornes. Les hommes,les femmesinvectivent et hurlent.Alorston assisteà celtechoseinou’ie.Picrsonécartela bâchedel’auto, sa têteapparaîtuninstant: —Vosgueules! dil-il. «C’enest trop.» Riezsousla guillotinequ’oninventapourle supplice desennemisdelaliberté.Ellea connubiendesvainqueurs qui,commevous,avaientrendez-vous, depuistoujours,avec la A’cuve.Lesautres,ils ont été surpris,ils gémissentet seconfessent,pleurent,supplientet montrentleurvéritable face. Lescuréssontaussidesassassinset lespires.Treizeenfants ont été noyésparleurfauteet lesparentsne se fontpas justice.Confiezdoncvosenfantsaux prêtres.Maintenant «ils sontcalmeset biensages.L’und’eux,quidevaitfaire dimancheprochainsa premièrecommunion,ne pensait certespasà pareillefin». Par contre,les avort.euses sont dénommées« faiseuses d’anges» et condamnées commetelles,commesi c’était un crimede fairedesanges, L’héroïquePologne,la Polognedu Père Ubu,a fait fusillerquatrerévolulioiuiaires, maisle gouverneurde la Mariiniquea eté assassiné. Pendantquelesmarinsdu Courbetpassenten conseil de guerreparcequ’onleurdonnaitunenourritureavariée, le congrèssocialisterepoussésansvergognetouteprovocationà la fraternisation et à la désobéissance descombattantsdu Maroc Parce{piele gouverneur d’un villagedruseavaitperdu sonchat,il menaçade frapperleshabitantsd’uneamende de500livressterlingsil’anima]n’étaitpasretrouvé.Ceux-ci, indignés,allèrenttrouverle généraiSarrailcpiiles jeta à la porte.Larévolteétaitdéclanchèe. Maisles rédacteursde tousnosjournauxbienpensants reçoiventd’Allemagne unelettrenonnlïrnuchie.La curiositél’emportant, ils s’empressent, de payerles2 fr.30que leurréclamele facteur.Ils ouvrentla lettreanxieusement el Irouvenlsix cariespostalesillustréesel en couleurs,, représentantl’arméefrançaiseen déroule. BravesAllemands! P. El.UAHl)HTB. PfcHET (A suivre) Correspondance. J’ai lu au hasarddes journauxle récit des incidents Saint-Pol-Roux. Je vousdevinetous un pou frémissants et.peinessansdouteparce(piecetéclata dû vousdécouvrir biendescoeursà détester,descerveauxà maudire.C’est lemomentde vousdirecombienje mesuisattachéà suivre vos.effortsel qu’ilmesera 1resagréableun jour d’avoir mapart desinjuresqu’onvousadresse.Uninstinctsecret m’atoujoursguidésansdoule,puisquejen’aijamaisaccepté de-fairepartied’unesociétéd’ancienscombattants.Je ne suismêmepasinscrità r officedes.mutilés. Peut-êtresentaisjc qu’il allait s’établirdans ces milieuxur.emanièrede religion,terriblementvivace,puisqu’elleregroupedansune idéequia sesdévotstouteslesvanitéspuérilesd’homme quin’auraientrienétéet à quiuneblessure,ou lesouvenir d’unesclavagepeutdonnerl’illusionqu’ilssesontaffirmés. Nospenséessontpureset ne font pasuneombresur [c cielvierge.Touslesgueuxdelettresameuteronttoujours leschienscontreles PaulEluardet lesBreton.Je pense à Jean-JacquesRousseaulapidépar un peupleabsurde. Maisles cris,l’ordurecernentce massifroseet naguère consuméde soleiloxicontretoutesles ombresameutées se dressedéjàcettepâlelumièrequenousnepouvonspas saisir,dont nousne pouvonsmêmepas dire la couleur adorable,maisquinoustireleslarmesdesyeux.Lahaine, nous attendionsla hainepour nous rapprocherencore. Je connaisle fondde la souffrance oùl’onseperd,oùl’on oublie.C’estlà qu’il est enivrantde se ressouvenirque l’actiondésespérément poursuivien’a de but qu’elle-même, qu’onne sauraitmêmepasluidonnerun nom,qu’onn’est guidédanssonaccomplissement quepar leshuées.Voici, certes,unecirconstance où moncoeurest venuenaideà monesprit.Je n’aijamaissi biencomprisle sensquevous donnezau motde «révolte».’ Nihilisme, anarchie.Commentlessotsnecomprennent-ils pas quecesmots,qui leurdéplaisent,sont susjjcndusà leursdétestablesroyaumeset ne font quenousdésigner confusément ù leursseulsyeux,à l’extrêmepointedeleurs appétitB,de leursrepos,de leurssommeils? queles cris dontilsprennentombragese sontsouillésau contactdes institutionsauxquellesnoussommesobligésdelesopposer, et quenotrevéritableparole,si nouspouvionsla proférer, lesconfondraitdansunebouenoire,deperles,devoitures de mauvaisbaisers? Commej’auraisvoulume trouverprèsde vous,avec mesbonspoingsd’autrefois,et ce coeurviolentde combattantquej’ai rapporté,moi,tout,aussifortdelaguerre, maisplusnu, lavédanslesmatinsde sangoùje vousjure bienqu’ily avaitdesétoiles,ivrede sadisme,de peuret d’amour.J’auraisvoulume trouverprés de,voustous pour éprouverquellejoie ajouteau mouvementanimal defrapper,ledégoûtdesfacesconsacrées, la hainedestêtes qui fonta Paristantd’absurdesguirlandes. Je m’amusetous cesjours-cià tirerde quelquesfacesardoiseslesmêmes salesrefletsqui durentvousentourerde menaces.J’ai vudesyeuxmontrerdeséclairsrouillescommed’uncouteau retournédansune poche,et tous les plïs graisseuxdes bouchesà prièrestrahirleshauteursdeboucoùpeutcontinuerdebattrele coeurhumain.Etreidiotselonlemonde portedéjàunehautejoie; el voilàqueje sensà quelsenivrementsm’exposel’attitudede refusoù je me crispe depuissî longtemps. Joe BOUSQUIÏT Antibes,le 2 septembre IV)25. MONCIIIÎHAMI, Noussommesquelqueshommesqui proclamons quela vie tellequela civilisationoccidentalel’a faite,n’a plus aucuneraisond’exister,qu’ilest tempsde s’enfoncerdans la nuitintérieureafindetrouverunenouvelleet profonde raisond’être; maisaussiqu’ilesl nécessairede participer à la luttede classes. Or, peut-onse demanderpluslongtempscommentla concevoir? Je croisquepourtout hommequi veutla révolution vivantetouteformeancienned’insuneclion, par exemple, la Révolutionfrançaise,ne peutà aucundegré,lefixerel qu’il est amenénécessairement à considérerque le seul bouleversement socialvalableen cetemps,esl la Dictature du Prolétariattelleque l’ont conçueel renduevirtuelle Karl Marxet Lénine. Unefoispourtoutes,je rompsavecla «bohèmerévolu liminaire>•au dehorset en moi-même. AndréMASSOX. Limoux(Aude),28-7 -25. MONSIEUR LouisARAGON (1), Vous,vouspréférezgarderles <vaches»?A votreaise. J. ’DELTEIL A la vôtre.Joseph. L. A. (1)VoirPévoîulion Surréaliste, n° 4, page30, note1.