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TERRE LABOUHtt JuanMit’ù. REVES Michel Leiris : l° Entrant un soir dans ma chambre, je m’aperçoisassis sur mon lit. D’un .oup de poing j’anéantis le fantôme qui a vole:mon apparence. A ce moment ma mère paraît au seuil d’une porte, tandis que par la porte d’en face entre son double, exactement semblable à elle. Je crie très fort, mais mon frère survient, accompagné lui aussi de son double, qui m’ordonne de me taire. 2° Une rue de banlieue, la nuit, entre des terrains vagues. A droite un pylône métallique dont les traverses portent sur chacun de leurs points d’intersection une lampe électrique allumée. A gauche une constellation reproduit, renversée (la base dans le ciel et la pointe vers la terre), exactement la forme du pylône. Le ciel est couvert de floraisons (bleu foncé sur fond plus clair) identiques à celles du givre sur une vitre. Les lampes s’éteignent à tour de rôle, et chaque fois que la lumière de l’une d’elles s’évanouit, l’étoile correspondante disparaît aussi. Il fait bientôt tout à lait nuit. 3° Dialogue entre André Breton et Robert Desnos: A. />'.,à R. 1’. — La tradition sismotérique... A’. D. (se transforme en pile d’assiettes). 4° Je pars en bateau-mouche <u petit port fluvial dans lequel sont amarrés les vaisseaux des pirates et des corsaires t XVIIeet du xviii0 siècles, ’fous les genres d’embarcations sont représentés; il y a. même un bateau à vapeur, analogue aux remorqueurs que l’un voit sur la Seine. Le Vaisseau-Amiralest très grand, constitué par ici moitiés de coque reliéesentre ellespar un pont unique, de manière à ce qu’un navire plus petit puisse traverser le Vaisseau-Amiraldans le sens de la largeur et passer sous le pont comme sous une arche fixe. Les voiles ne peuvent faire qu’un mouvement, s’abaisser et se relever comme des ponts-levis, ou comme des ailes, selon le mouvementsimple auquel on réduisait autrefois le vol des oiseaux. Le bateau-moucheme conduit aux ruines de l’abbaye de Jumièges Après une longue promenade à travers des couloirs et clés escaliers, je trouve, couché dans un lit, mon frère. Je lui demande ce qu’il lait là. 11me répond qu’il dirige le « Dispensairede l’Abbaye », — puis il m’explique le jeu de la « Visite au Tact », pratique à des dates fixes dans la région (dans une crypte du monastère, plusieurs jeunes filles se