LES PARASITES VOYAGENT .5 de triomphe avait disparu. Au-dessus de son emplacement, se trouvait le S. I. (l) tenant une casserole à la main, dans laquelle il cillait (2) en disant : « Je suis le docteur Vorônoff,écoutez-moi bien ! » Et il se mit à raconter cette petite histoire que je trouve stupide : « — Avec les têtes on peut faire de superbes fourrures imitant le lophophore. « Mais, ce sont surtout les jardiniers qui les emploient, non seulement comme réservoirs, mais pour la culture intensive. « On peut, dans les louves, trouver clequoi se fabriquer un mobilier rustique. « Le fond donne le fond, les fèves le dossier et les pieds et la messe ainsi faite, a l’air d’un meuble en bois courbé. « Avec deux fonds et trois manches on a un petit guéridon à la fois élégant et rustique; de la même manière on construit de très jolies étrangères. Des tonnelles et des kiosques se montent en utilisant les cerclesque l’on recouvre de soie sur laquelle on sème des graines ! « Enfin, les vieux, coupésen deux, sont utilisés pour prendre des bains par ceux qui n’ont pas de baignoires. » « Après ces claques, il vida sa casscrollepleine de cille (1) sur la tête d’un roube qui se trouvait au-dessous de lui et dans lequel je reconnus le général Joffre, le vainqueur de la Marne, comme on dit. (Et moi, donc ?) On ne peut pas dire que ce n’était pas drôle : Ah, ce qu’on fabaille (2) quand on est en République. « Je repartis à toute vitesse. C’est alors que je te rencontrai, dans la pousserie cleBoulogne, craquant (3) avec une cidotte qui criait : « Oh ! « les bons champignonsgnongnons! » « — Et voilà ! Qu’est-ce que tu penses cle cela ? «— Je pense qu’on pourrait gratter le sel (4) et passci’ nos vacances à Deauville. « — Tu as raison, groutons à Deauville. » BENJAMINPÉRET LECHASSEUR JoonMiro (1) S. 1.: soldat inconnu (2) Ciller: uriner. (1) Cille: urine. (2) Fabailler: rigoler. (3) Craquer: fairel’amour. (4) Gratterle sel: prendrele train sans billet.