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BUREAU DE RECHERCHES

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Le Bureau tle Recherches surréalistes Les quelques appels qui ont été lancés pour Inviter le public à venir se présenter au Bureau de Recherches ont été entendus. "L’indifférence qui demeure le rempart le plus solide des multitudes se trouve enfin forcée. Quelques critiques, ignorant toiu de la question et obéissant:à des devoirs de groupe, ont tenté de plaisanter devant l’audace de cette manifestation ; quelques autres mieux informés, se sont émus : d’autres y ont vu un danger réel. (Certains ont tenté de nous faire à ce sujet un succès de curiosité ; il n’y a qu’une bien pauvre idée de nos intentions qui puisse justifier cet état d’esprit.)

Néanmoins le nombre des personnes que nous accueillons augmente de jour en jour, et bien que l’intérêt de leurs démarches soit variable, il commence à justifier cet espoir que nous plaçons dans [’inconnu que chaque jour doit nous révéler. Le Bureau des Recherches surréalistes est ouvert depuis le il octobre 1924, 15, rue de Grenelle, Paris, tous les jours, sauf le dimanche, de 4 h. y%à 6 h. y.>.Deux personnessont chargées chaque jour d’assurer la permanence. Plusieurs communiqués ont. été envoyés à la presse à ce sujet, dont celui-ci, que nous reproduisons en partie et qui conserve toute son actualité : « Le Bureau de Recherches surréalistes s’emploie à recueillir par tous les moyens appropriés les communications relatives aux diverses formes qu’est susceptible de prendre l’activité inconsciente de l’esprit. Aucun domaine n’est spécifié à priori pour cette entreprise et le surréalisme se propose de rassembler le plus grand nombre possible de données expérimentales, à une fin qui ne peut encore apparaître. Toutes les personnes qui sont en mesure de contribuer, de quelque manière que ce soit, à la création de véritables archives surréalistes, sont instamment priées de se faire connaître : qu’elles nous éclairent sur la genèsed’une invention, qu’elle nous proposent un système d’investigation psychique inédit, qu’elles nous fassent juges de frappantes coïncidences,qu’elles nous exposent leurs idées les plus instinctives sur la mode aussi bien que sur la politique, etc.. ou qu’elles veuillent se livrer à une libre critique des moeurs,qu’elles se bornent enfin à nous faire confidence de leurs rêves les plus curieux et cle ce que ces rêves leur suggèrent. » Le Bureau de Recherchesdoit être avant tout un organe de liaison. Et c’est bien le sens que prend son activité. 11faut que cette curiosité que nombre de personnes éprouvent à notre égard devienne de l’intérêt réel, que toutes les visites qui nous sont faites au Bureau de Recherches manifestent véritablement quclqu’apport nouveau. Indépendamment des journalistes dont les visites, nous maintiennent en contact avec un public très étendu, nous avons accueilli des personnes très différentesd’intentions, dont plusieurs ignoraient, à peu près tout de la question du surréalisme. Encourageons ceux qui sont venus nous voir par simple sympathie, sans toutefois apporter leur adhésion parfaite ; si ceux-là étaient infiniment nombreux il y aurait un plus grand nombre encore d’individus actifs. Enfin nous avons connu quelques êtres dont les résolutions étaient extrêmement semblables aux nôtres ; ils sont déjà à nos côtés, agissants... AVIS

En vue d’une action plus directe et plus effective, il a été décidé des le 30 janvier 1925 que le Bureau de Recherchessurréalistes sciait fermé au public. Le travail s’y poursuivra, mais différemment. Antonin Artaud assume depuis <c moment la direction de ce Bureau. Un ensemble de projets et de manifestations précises que les différents comités exécutent actuellement 111 collaboration avec A. Artaud, seront exposés dans le n" 3 de La RévolutionSurréaliste. Le Surent! central, plus que jamais vivant, est désormais un lieu dus, mais dont il faut que le monde sache qu’il existe.