ENQUETE page et le plus important — celui où doit avoir lieu le réel dénouement. Il est surprenant que ceux qui identifient la mort et le néant tâchent à s’en aller plus tôt — car il semblerait que les choses d’ici et la mort dussent leur paraître égales. La vie sans autre suite n’ayant plus en effet aucun sens n’est rien. Autrement l’esprit sain répugne à cet échange volontaire — sans espoir et pour jamais — de quelque chose qui est, même mauvais, contre rien. Quant aux autres, ils savent bien quelles raisons meilleures les retiennent. Il s’agit encore de savoir si ce sont les données du problème ou bien la solution qui importent, et se dire que nous n’en avons ici que les données. En somme, souhaiter ne s’en aller jamais — et quoi qu’il en pût coûter — ce serait accorder une trop absolue valeur aux charmes, très relatifs, de la vie ; se confier par contre à la mort seule pour trouver une solution à la vie, jugée trop absolument ingrate, c’est accorder une excessive confiance à la valeur pacifiante de la mort. N’est-elle pas d’ailleurs et en tout cas la seule certitude qu’il nous soit donné d’attendre sans déception, ce qui devrait suffire amplement à nous conseiller la patience ? La phase de la mort qui a lieu de ce côté du monde ne peut apporter une solution qu’à ce que nous connaissons de cette vie. Mais ce n’est pas cette immobilité soudaine et cette suppression qui donnent la clef du mystère : elles ne sont: là que pour attirer plus vivement notre attention paresseuse sur lui. Xousnousétonnerons toujoursdevoirladccisùmdeplusieurs au milieudespires difficultés. 11n’est pas de question plus absurde, écrit M. LÉONPIERRE QUINT,cl non moinsaimable M. ANDRÉLEREYnousjuge: Avancer qu’on se tue comme on rêve est. stupide. La niuuoaischumeurdeM.MAURICEDAVIDs’enprend aux questionneurs
Une solution à quoi ? Mathias Liibeck a écrit : « Le suicide provient le plus souvent, de l’incompatibilité d’humeur avec soi-même. » Tous vos problèmes aussi. ’Trouvez votre solution. Personnellement je n’ai d’incompatibilité d’humeur qu’avec le capitalisme économique et ma solution est toute trouvée à la suite de Marx et de Lénine. M.FERNANDDIVOIRE{avecleurbonnefoi coulumiùre, les Treizen’ont-ilspas annoncénoireenquête: [a Révolution Surréalisteposecellequestionmorale,etc.),lui, répond: Non. El ça lui suffit,à cethomme. "M">« LUDMILI.ASAYITZKYne peut nous répondre qu’en nous inlcrroqean., et M. J. POTAUT,professeurà WLsscmbourg, s’écrie: Il faut poser la question morale ! On ne se tue pas comme on rêve ! C’est le fait d’une théorie paresseuse que de reléguer dans l’inconscient l’explication d’un phénomène, quel qu’il soit. MM.le docteurGORODICHEet GUILLOTDE SAIX se rencontrentpour afprmcrque le suicideest plutôt une dissolution. El M.GEORGESFOUREST: Et pourquoi pas ? Une solution d’arsenic par exemple ? Par exemple,qu’a bienvouludire M. LÉONWERTH? C’est du moins la solution moyenne adoptée par presque tous les hommes. La société, la littérature fournissant des armes, ce commerce est libre, comme celui des armuriers. M. LOUISDE RUSSY"abuseassezétrangementdu mot de suicide: Un seul cas de suicide : Rimbaud. M.LOUISPASTOR: Une défaite ne saurait être une solution. Le suicide n’est pas une solution, pas même une fin, mais un abandon de la question. Avispartagépar M. MICHELGEORGES-MICHEL. Maisnonpar M.PAULBRACH: Le suicide, ce raid vers l’inconnu, ne peut être considéré que comme une tentative pour obtenir la solution la moins imprévue. M.PIERREDE MASSOTa sur la questionun avisdans le goûtmoderne: Monsieur, je me permets de répondre à, votre question en recopiant le placard apposé sur le mur de ma chambre : « On entre sans frapper mais on est: prié de se suicider afin de sortir. » M.GEORGESDUVAUe.s7apparemment un psychologue
Onne vitpascommeonviten rêve:lerêve est seulement une aimable revanche consentie à nos désirs, et la vie est pleine d’âpres certitudes. .. D’ailleurs, de toute façon, le suicide ne saurait être une solution. Qui est L. P. pourqui: Le vrai — et qui est une solution -- est le suicide permanent, continu, et ininterrompu des gens qui naissent et vivent avec l’idée d’être juges de paix, et qui, finalement, le deviennent. .S’ipour CLAUDEJONQUIÉRE: Le suicide est une solution dans la. même mesure que peut l’être la mort naturelle, ]nmrM. PAULREÇUTil n’estpas uneso’ulion: Se tuer comme on rêve c’est admettre une métaphysique du rêve conscient et volontaire. Celteformuleque nousiwancionstimidement,M. FLO-RIAN-PARMENTIEH s’en empare: Le suicide est le passage en rêve de la vie à la mort, El il pensequ’ii ne saurai!êtreunesoln’ion/unirceuxirui croient,commelui que tout est rêve ou apparence. M. FERNANI)GREGIIne craintpas d’avancerque: Le pays d’au delà de la Mort, c’est la Vie, La Vieencor, toujours par qui, —penser a mer ! — Ton âme de destin en destin est suivie Comme par le soleil ta nefde mer en nier ! /:/ c’estlecôtésocial(lela questionquiretientM.MICHEL CORDAY: C’est une solution à tirage limité.