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CHAPITRE II
Du Commerce, de la Navigation & des Matelots, des Négocians & des fabriques.
Le Commerce porte la puiſſance des Etats au delà de ſes bornes premières[1] & l’utilité des échanges a fait naître la confiance neceſſaire que l’on donne aux commerçans ; ils ſont à la fois les débiteurs & les créditeurs de la Nation ; & lorſque les échanges qu’ils avoient projeté n’ont pu ſe réaliſer avec bénéfice ? les lois viennent à leur ſecours, & leur ſont indulgentes. Le Cultivateur & l’Ouvrier font en ce cas le facrifice d’une partie de leurs travaux à l’utilité générale du Commerce, qui en réaliſe le prix.
Les ouvrages inférieurs, le caprice des conſommateurs, & la réciprocité des avantages entre les Nations voiſines, auraient rendu ces pertes très-fréquentes, ſi la puiſſance publique
- ↑ Les échanges donnent aux hommes & à leurs travaux, des ſubſiſtances & un prix que la Nature du ſol qu’ils habitent ne ſauraient leur promettre,