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que par leur matière, & fourniſſent en échange des denrées qui ont une faveur décidée dans tous les marchés de l’Europe.

Four conſerver ces deux avantages, falloit-il ſoumettre ces Colonies à un commerce absolument exclufif ? Nous nous croyons bien fondés à dire qu’il ne le falloit pas, parce que, ſi jamais on n’avait ſuſpendu ou modéré cette excluſion, la fécondité des terres n’aurait pas elle-même ſurmonté les obſtacles que le privilège excluſif apportait à la cultivation.

Ces Colonies ſont entrepriſes par des Blancs & défrichées par des Nègres eſclaves.

Elles ne produiſent que la moindre partie des choſes néceſſaires à la ſubſiſtance des Blancs.

Elles ne produiſent pas même ſuffiſamment de vivres pour les Nègres.

Mais elles donnent en abondance des denrées précieuſes au Commerce.

La nation a-t-elle un véritable profit à leur fournir excluſivement tout ce dont elles ont befoin ? Non : il ſuffit de s’aſſurer du plus grand débouché des manufactures nationales, & de la recette du produit des Colonies dans la plus grande extenſion poſſible.

Il n’eſt jamais utile d’enlever à la Métro-