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d’abord, puisque vous tenez à voir si ce qu’on en dit est vrai !

Le lendemain Yvain et Baudemagu se firent montrer l’écu, qu’on gardait dans la chapelle du couvent, derrière le maître-autel. C’était un grand bouclier blanc à la croix vermeille, aux couleurs splendides, et qui répandait un étrange parfum. Malgré les objurgations des moines, Baudemagu, comme il l’avait dit, le prit et l’emporta. Mais il demanda à Galaad et à Yvain de demeurer un peu à l’abbaye, pour voir ce qui allait arriver.

Baudemagu s’éloigne, l’écu au col, la lance au poing, suivi d’un seul écuyer. Après avoir fait environ deux lieues, il se trouve en un étroit vallon, au fond duquel il aperçoit un ermitage. Or, voici qu’auprès de l’ermitage surgit un chevalier ; il porte une armure blanche, il accourt de toute la vitesse de son cheval, il baisse sa lance… Il atteint Baudemagu, qui courageusement lui a fait tête ; du choc il perce le haubert et lui enfonce