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tous ses adversaires. Mais bientôt l’acharnement fut tel que le roi fit cesser le jeu, craignant qu’il ne tournât à la mêlée aveugle. À ce moment-là il n’y avait plus que Lancelot et Perceval que Galaad n’eût pas vaincus.

Le roi, au retour, le prit près de lui, lui fit enlever son heaume et le mena ainsi par la grand’rue de la ville, afin que tous pussent voir à découvert le visage du Héros.

Mais la reine n’est point encore satisfaite. Depuis qu’elle l’a vu, au rivage et au tournoi, elle ne doute plus qu’il ne soit le fils de Lancelot : sa beauté, sa vaillance, elle les reconnaît bien. Dès ses débuts il surpasse les plus renommés ; mais pourquoi la gloire du fils ne tourne-t-elle pas à l’honneur du père ?

La voici parmi les barons, assise auprès de Galaad. Elle commence à lui parler de son pays, de sa famille ; puis, pour le plaisir de l’entendre de sa bouche même, elle lui demande le nom de son père. Il hésite, élude la question.