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rée, la mise en action d’une certaine conception de la vie humaine. Tel est bien, en effet, le sens de ce roman : c’est, au fond, une description de la vie selon l’Esprit. Ce n’est point pour la conquête de quelque trésor ou talisman que les compagnons d’Artus s’élancent à travers les périls : c’est pour « voir plus clairement » et comprendre la Vérité. Car le Graal, pour s’accorder à cette nouvelle interprétation, a pris une signification idéaliste, à peine concrète : c’est le calice du miracle, c’est tout le mystère, tout l’incompréhensible épars dans le monde : un pur symbole du Divin. S’élever, par la pratique austère du sacrifice, au-dessus des faiblesses du cœur et du trouble des sens, afin que l’âme purifiée, dégagée du monde incohérent des apparences, parvienne à la connaissance, à l’intelligence vraie de l’univers, telle est la doctrine qui se dégage de la Queste. Elle est d’un intellectualisme dont on ne peut nier la noblesse et la réelle beauté. Au vieux