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À la clarté de la lune, il franchit des poternes sans gardes, des cours désertes ; il monte des degrés, traverse des salles sans rencontrer âme qui vive. Il arrive à la grand’salle : elle est splendide, mais déserte comme tout cet étrange château. Enfin le voici devant une porte fermée, qu’il ne peut pas ouvrir. De l’autre côté lui parviennent des voix d’une suavité infinie qui chantent des hymnes. Ce mystérieux château, cet office nocturne, ces voix plus qu’humaines, ne serait-ce pas le Saint Graal ? Son cœur s’attendrit d’espoir, les larmes lui viennent aux yeux.

Soudain la porte s’ouvre, et un flot de lumière, pareil au soleil de midi éblouit Lancelot ; le palais tout entier en est illuminé, comme si toutes les torches du monde y flamboyaient. Pour voir d’où vient cette clarté prodigieuse, Lancelot s’élance, mais une voix crie : « Lancelot, n’entre pas ! » Demeuré sur le seuil, il regarde de loin…

Au fond d’une vaste salle, grande