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splendide héritage : un jour viendra où nous y rentrerons. »

Le rameau planté en terre crût si bien qu’en peu de temps il devint un arbre au vaste ombrage : et branches et feuilles, et le tronc même, tout en lui était blanc comme neige.

Un jour Adam et Ève étaient assis sous cet arbre : et Adam, l’ayant contemplé, se mit à déplorer la douleur de l’exil. Tous deux pleurèrent tendrement l’un pour l’autre. Et Ève dit qu’ils ne devaient pas s’étonner s’ils avaient en ce lieu souvenance de douleur, car l’Arbre la portait en soi ; et nul ne pourrait jamais s’y asseoir, si joyeux fut-il, sans en repartir triste jusqu’à la mort ; c’était l’Arbre de Mort. Or à peine avait-elle prononcé ces paroles que du haut des cieux une voix leur dit « Ô chétifs ! pourquoi parlez-vous ainsi de la mort ? Ne préjugez pas du destin, mais revenez à l’espérance et réconfortez-vous l’un l’autre, car la Vie triomphera de la Mort, sachez-le. »