Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/149

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dans le pommeau sont de saintes reliques. Un scrupule lui vient-il à cette vue ? Toute droite, la poignée vers le ciel, il élève devant ses yeux la loyale épée, et soudain le lit, le pavillon, tout s’écroule dans une fumée et une puanteur horribles…

Sur la mer soulevée en tempête la nef s’enfuit dérivant, chavirant dans la rafale, cependant que debout sur la poupe, échevelée, la femme crie : « Perceval, tu es un traître ! »

Ainsi toute cette scène était une machination du démon ; la promesse d’amour fidèle était un pacte avec Satan ! Perceval s’en aperçoit enfin. D’avoir été si près de succomber, de n’avoir échappé à la tentation qu’après tant de faiblesses, sa honte et sa douleur sont extrêmes. Hélas ! soupire-t-il, serai-je donc toujours le simple d’esprit dont on se joue ? » Il tire son épée et se fait à la cuisse gauche une large blessure, par pénitence. Longuement il se lamenta et, agenouillé vers l’orient, il implorait le pardon divin.