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Il mit le chien sur l’encolure de son cheval et partit en caracolant.

La forêt est haute, sombre, silencieuse. Perceval a mis le chien à terre. L’animal quête un instant, puis soudain file droit à travers la futaie. Il va vers un grand fourré, s’y enfonce : aussitôt le cerf en débouche. Il était de taille gigantesque et blanc comme la neige ; rabattant en arrière sa vaste ramure, il s’enfuyait… Mais Perceval enfonce ses éperons aux flancs de son bon cheval et se lance à la poursuite. À quoi bon faire de cette chasse un long récit ? Tant elle dura que le cerf lassé fut aux abois, et le braque le tenait par les deux cuisses. Perceval sauta de son cheval, tira l’épée et, tout joyeux, coupa la tête du beau cerf blanc.

Pendant qu’il s’occupait d’attacher cette tête à l’arçon de sa selle, parut une vieille femme montée sur un palefroi qu’elle menait avec une vigueur et une adresse surprenantes. Elle s’empara du chien, sans mot dire, et repartit à vive allure. Le