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nouvelle solution, simple, facile et qui satisfait à tous les intérêts. Les inventeurs ont une foi robuste, ils ne doutent jamais de rien. Mais quand deux fois déjà une idée adoptée par d’habiles jurisconsultes, par des hommes distingués et remplis de bonne volonté, n’a abouti qu’à l’impuissance, il est permis de se défier d’une troisième expérience qui, à première vue, ne semble pas appelée à un plus heureux succès.

N’y aurait-il pas un vice originel dans cette théorie séduisante ? Déclarer que le droit des auteurs est une propriété, pour en conclure que les héritiers n’auront pas le droit d’en jouir librement, ne serait-ce pas une contradiction que tout l’esprit du monde ne pourrait cacher ? Donner et retenir ne vaut, disent nos vieux jurisconsultes ; parce qu’en effet la propriété est tout, ou elle n’est pas la propriété : c’est là une maxime que le système du domaine payant renverse avec une hardiesse dont ses prôneurs n’ont pas même le soupçon.