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château a peut-être d’étranges secrets. Mais tu ne sais pas ce que l’on dit de cette reine étrangère, venue avec sa fille au palais d’Ysselmonde, et je ne te dirai pas ce qu’on en dit ; car je ne veux pas verser de poison dans ton cœur. — Mais tu allais entrer, toute seule, dans une effrayante forêt d’intrigues et de soupçons ! — Voyons, réponds, Maleine ; n’avais-tu pas peur de tout cela ? et n’était-ce pas un peu malgré toi que tu allais épouser le prince Hjalmar ?

MALEINE.

Non, Sire.

MARCELLUS.

Soit, mais alors, réponds-moi franchement. Il ne faut pas que le vieux roi Hjalmar triomphe. Nous allons avoir une grande guerre à cause de toi. Je sais que les vaisseaux de Hjalmar entourent Ysselmonde et vont mettre à la voile avant la pleine lune ; d’un autre côté, le duc de Bourgogne, qui t’aime depuis longtemps — Se tournant vers la Reine, — je ne sais si ta mère ?…

GODELIVE.

Oui, Seigneur.