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tiques que personnels, sans crainte des inconvénients et des dangers d’une divulgation indiscrète.

Mais il est un autre ordre de faits, d’un caractère tout public et que la calomnie marxienne, contresignée cette fois par tous les membres du Conseil général, a sciemment et méchamment dénaturés. Les rétablir dans leur vérité, en contribuant, dans la mesure de mes forces, à la démolition du système de mensonges édifié par M. Marx et ses acolytes, tel sera l’objet d’un écrit que je me propose de publier avant la réunion du congrès.

Je terminerai cette lettre par une dernière observation. Rien ne prouve mieux la domination désastreuse de M. Marx dans le Conseil général, que la présente circulaire. Parcourez les noms des quarante-sept signataires et vous en trouverez à peine sept ou huit qui ont pu se prononcer dans cette affaire avec quelque connaissance de cause. Tous les autres, instruments complaisants et aveugles de la colère et de la politique marxienne, ont contresigné une condamnation infamante contre nous qu’ils n’ont jamais vus, ni entendus, et qu’ils ont jugés et exécutés sans même avoir daigné nous adresser une question !

C’est donc ainsi que dans le Conseil général de Londres on entend la justice, la vérité, la morale qui, d’après les considérants de nos statuts généraux, doivent servir de bases à tous les rapports tant collectifs qu’individuels dans l’Association internationale des travailleurs ? Ah ! Monsieur Karl Marx, il est plus facile de les placer à la tête d’un programme que de les exercer !

On dirait que dans ce moment où la Fédération belge met en question l’existence ultérieure du Conseil général, tous les membres de ce Conseil ont été jaloux de prouver, non seulement que l’institution en est devenue inutile, mais qu’elle n’est plus aujourd’hui que malfaisante.

Salut et solidarité.

Michel Bakounine.

Locarno, le 12 juin 1872.