Page:La Première Internationale (extrait réponse de Bakounine), 1962.djvu/4

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Réponse du citoyen Bakounine


Aux compagnons rédacteurs du Bulletin de la Fédération jurassienne.

Chers compagnons de disgrâce !

L’épée de Damoclès, dont on nous a menacés si longtemps, vient enfin de tomber sur nos têtes. Ce n’est proprement pas une épée, mais l’arme habituelle de M. Marx, un tas d’ordures.

En effet, dans la nouvelle circulaire privée du Conseil général de Londres, datée du 5 mars 1872, mais livrée à la publicité, semble-t-il, seulement dans ces derniers jours, rien ne manque : inventions ridicules, falsification de principes et de faits, insinuations odieuses, mensonges cyniques, calomnies infâmes, enfin tout l’attirail guerrier de M. Marx en campagne. C’est un recueil tant bien que mal systématisé de tous les contes absurdes et sales que la méchanceté plus perverse que spirituelle des Juifs allemands et russes, ses amis, ses agents, ses disciples et, en même temps, les valets exécuteurs de ses hautes œuvres, a propagés et colportés contre nous tous, mais surtout contre moi, pendant trois ans à peu près, et principalement depuis ce malheureux Congrès de Bâle, dans lequel nous avons osé voter, avec la majorité, contre la politique marxienne.