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Bâtira de ses chants la Thèbes éternelle ;
Toi qui, faisant vibrer la corde maternelle,
Toujours une et multiple, et sept fois palpitant,
Pleine d’accords divins, verseras en chantant,
Comme en deux cœurs touchés par ta voix inspirée,
Entre l’homme et la terre une amitié sacrée !


Leconte de Lisle.
Juillet 1845.



MES PENSÉES SUR L’ŒUVRE DE FOURIER.

Nous avons trouvé sous ce titre, parmi les papiers de Fourier, une pièce de vers portant la signature de M. Godin, juge de paix à Champagnoles (Jura), et en même temps l’original d’une lettre adressée par Fourier en 1826, à M. J.-A. Godin, ancien notaire à Lons-le-Saulnier, en remerciement de vers que ce dernier aurait composés en l’honneur de la découverte sociétaire. Nous avons pensé que la pièce de vers ci-après était la reproduction plus étendue de celle dont il est parlé dans cette lettre. Elle nous a paru mériter de paraître dans notre Revue ; nous la ferons suivre de la lettre de Fourier.


I.

Vous qui dormez dans la nuit sombre,
Des temps prescrits pour les douleurs,
Enfants de Dieu, peuples sans nombre,
Vous qui rêvez des jours meilleurs,
Levez-vous, car voici l’aurore,
Et déjà la nuit se colore
Du feu sacré, du feu d’amour ;
C’est l’esprit de Dieu qui s’élance :
Gloire au Très-Grand ! peuples, silence !
Voici le jour !

Voici le jour et voici l’heure,
Levez-vous et brisez le lugubre beffroi ;
Consolez la terre qui pleure,
Voici la loi !

Debout ! la douleur est impie
Et trouble l’harmonie