découvrira : la maturation des graines s’effectuera pendant le voyage, et l’on n’aura pas à regretter d’avoir manqué une occasion souvent unique de procurer à l’Europe un végétal précieux.
Si l’on a le bonheur de rencontrer des semences parfaitement mûres, la manière de les récolter n’est point indifférente pour leur conservation. Non-seulement il faut bien se garder de les égrainer, mais il faut, au contraire, les cueillir avec leurs enveloppes et leurs péduncules. Celles qui viennent dans des gousses, siliques et capsules, resteront dans leurs fruits, qu’il sera même nécessaire de lier, pour qu’ils ne s’ouvrent point pendant la traversée ; il en sera de même des cônes, et en général de tous les fruits secs. Les petites semences qui croissent en épis, en panicules, en verticilles, en corymbes, seront récoltées toutes entières avec des queues de cinq à six pouces de long, qu’on tordra dans différens sens, pour intercepter toute communication intérieure de l’air avec les germes des semences.
La conservation des graines, pendant un voyage aussi long et dans des latitudes si différentes, exige des précautions indispensables : il est certain que les semences qui resteront renfermées dans leurs enveloppes, se conserveront mieux que les autres ; mais il faut qu’elles soient bien sèches, ainsi que les parties qui les accompagnent, qu’ensuite on ait l’attention de les débarrasser des insectes, et des œufs de ces insectes, qui pourraient éclore pendant la