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VOYAGE

La plantation faite, on taillera les arbres de manière que les branches les plus près du grillage de fil de fer, s’en trouvent éloignées d’environ un pouce ou deux ; ensuite on arrosera fortement la masse totale de cette caisse, et quelques jours après on pourra la faire partir pour Brest par les rouliers.

Pour qu’il y ait moins de déperdition d’humidité dans la caisse, pendant un voyage qui peut durer douze ou quinze jours sans qu’il soit possible de la remplacer, il conviendra de fermer les volets latéraux ; mais les deux petits des extrémités doivent rester ouverts, pour que l’air se renouvelle et que les plantes ne pourrissent pas.

À l’arrivée des caisses à Brest, le premier soin du jardinier doit être de les ouvrir, de lever les grillages de fil de fer, pour couper les pousses étiolées de ces arbres ; et ensuite il sondera la terre pour juger de l’état d’humidité ou de sécheresse dans lequel elle se trouvera, et remédier au petit désordre qu’aura pu occasionner le voyage.

Après la privation d’air libre qu’auront éprouvée ces arbres, il ne serait pas prudent de les exposer subitement au soleil ; il conviendra de les en préserver, soit en plaçant les caisses à l’ombre, ou en les couvrant de canevas pendant quelques jours.

La culture des caisses, pendant la traversée, se réduira à des arrosemens au besoin, à garantir les arbres de l’extrême chaleur comme des grands froids, soit en les couvrant de canevas pendant le jour, et leur donnant le