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VOYAGE

légumières, et nos arbres fruitiers les plus intéressans : les légumes et les fruits qui n’ont besoin d’aucune préparation pour être propres à la nourriture des hommes, doivent tenir le premier rang ; et ceux qui n’ont besoin que d’être cuits à sec pour devenir mangeables, doivent être mis au second. C’est à quoi doivent se borner les présens qu’on peut faire à des peuples qui, n’ayant point de vaisseaux propres à la cuisson des alimens dans les fluides, ne feraient aucun usage des légumes et des fruits qui exigent cette préparation pour être mangés. C’est d’après ces considérations que nous avons formé les listes qui terminent ce mémoire.

On doit encore observer, pour diminuer les frais d’acquisition, de ne pas emporter les semences des variétés de légumes qui ne se conservent que par une culture soignée et délicate. Ces graines, livrées à elles-mêmes dans des climats si différens de ceux de leur naissance, ou tout au plus abandonnées à une culture grossière, rentreraient bientôt dans leurs espèces primitives, et ne feraient que des doubles emplois, onéreux au transport.

Le choix arrêté, il convient de déterminer en quelle nature il sera plus profitable de faire ces transports de végétaux.

Il n’est pas douteux que la voie des semences, en même temps qu’elle est la moins dispendieuse pour les acquisitions, la plus facile pour le transport, est encore la plus sûre, en général, pour multiplier les productions d’un