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DE LA PÉROUSE.

que j’ai varié et corrigé, autant que je l’ai cru nécessaire. L’addition de l’esprit de vitriol dans l’eau, est connue depuis long-temps.

Il faut avoir l’attention de ne faire bouillir l’eau que quand les barriques qui doivent la recevoir seront prêtes, et les remplir aussitôt. Si on attendait long-temps, d’autres insectes pourraient y déposer leurs œufs.

On sent bien qu’il est nécessaire que toutes les barriques d’expériences soient exactement bouchées.

Au degré de latitude et de chaleur où le reste de l’eau d’embarquement se corrompra, on examinera en même temps celle de chacune des barriques d’expériences : on les goûtera toutes ; on verra si elles ont de l’odeur ; on en observera la transparence ; on les pèsera au pèse-liqueur ; on y introduira un thermomètre pour connaître leur température ; on fera cuire, dans une égale quantité de chacune, un poids égal de légume sec qui aura servi pour le même usage, avant le départ, et qu’on aura réservé pour cet effet ; enfin, on fera dissoudre aussi dans une quantité égale de chacune, un poids égal du savon déjà employé.

Il faudra bien remarquer, s’il s’y forme des insectes, quelles espèces d’insectes ; suivre leurs métamorphoses, et les nuances de corruption et de putréfaction de l’eau : il serait bon même de conserver dans de l’eau-de-vie quelques-uns de ces insectes pour les rapporter en France.

Si les besoins des navigateurs le permettent, il ne faudra toucher aux autres barriques restantes de chacune des dix