Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
DE LA PÉROUSE.

futailles seules, et qu’enfin on en fasse subir et à l’eau et aux futailles, d’une manière combinée. On reconnaîtra par-là, ou que les œufs des insectes sont tous dans l’eau, ou tous dans les futailles : peut-être ne pénètrent-ils dans ces dernières que pendant la traversée ; les expériences suivantes l’apprendront encore, et indiqueront le meilleur préservatif. Le premier soin est de constater l’état de l’eau douce qu’on embarque, en examinant sa pesanteur au pèse-liqueur, sa température au thermomètre, sa pureté ou divisibilité, par la facilité avec laquelle elle cuit les légumes secs, et dissout le savon : on notera la source, la rivière où on l’aura prise, l’heure du jour, et l’époque de l’année. Le pèse-liqueur et le thermomètre qui auront servi pour l’épreuve, seront ceux qu’on destinera à l’embarquement ; on emportera aussi des mêmes légumes secs et du même savon, pour d’autres épreuves. En route, on choisira vingt barriques, chacune d’une capacité égale, et semblables à celles qui contiendront le reste de l’eau douce : ce nombre de barriques d’expériences n’effraiera pas, quand on réfléchira que l’eau qu’on y conservera, sera toute bue dans la traversée ; que dans aucun cas elle ne sera inférieure en qualité à l’eau ordinaire d’embarquement, et qu’elle peut entrer en déduction sur la quantité de barriques qu’on se propose d’emporter. Les barriques d’expériences seront faites du même bois, et cerclées de même ; on les placera dans la partie des vaisseaux où on place les autres, et sans précautions particulières.