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VOYAGE

écorces, des feuilles, des fleurs, des fruits et des semences des végétaux des différens pays peu connus, et les comparer aux différentes substances végétales employées en Europe comme médicamens ; faire le même travail sur les sucs qui découlent des arbres, ainsi que sur les matières animales.

2°. Observer les différens remèdes qui sont en usage, dans les pays chauds où l’on descendra, contre les maladies qui en affligent les habitans, et décrire même les procédés superstitieux, qui sont souvent la seule médecine des peuples barbares.

3°. Essayer les décoctions de quelques plantes émollientes, aromatiques, âcres, dans les affections de la peau, dont les insulaires sont attaqués.

4°. Employer le mercure en frictions contre les maladies vénériennes, dont les habitans des îles de la mer du Sud sont attaqués, et leur fournir les moyens de se débarrasser de ce terrible fleau ; observer sur-tout les effets du mercure chez ces peuples.

5°. Rechercher si quelques végétaux sudorifiques de ces îles n’auraient pas la vertu antivénérienne, tels que, particulièrement, la lobelia syphillitica (rapuntium Americanum flore dilutè cœruleo), et le celastrus inermis, de Linné.

6°. Rechercher s’il n’existerait pas dans quelques pays chauds les analogues du quinquina, du simarouba, de l’ipécacuanha, du camphre, de l’opium, &c. et si les îles contiennent des plantes émétiques ou purgatives dont on pourrait tirer quelque parti.