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M. Dalrymple, que le pilote Juan Fernandès, faisant route de Lima au Chili, vers 1576, s’éloigna des côtes de l’Amérique, de près de 40°, pour ne pas être obligé de lutter continuellement contre les vents contraires ; et qu’après un mois de navigation, il aborda à une côte qu’il crut être un continent, à cause de son étendue. Le pays était très-fertile, et habité par un peuple blanc, de la taille des européens, et qui était vêtu d’une très-belle étoffe ; il reçut avec amitié les navigateurs, et leur fournit des productions du pays. Fernandès, se proposant de faire un armement, et de retourner dans ce pays avec ses compagnons, garda le secret sur sa découverte, et mourut avant l’exécution de son projet, que l’on perdit bientôt de vue. Cette terre de Fernandès, différente de l’isle à laquelle ce navigateur a donné son nom, pourrait être la même que le groupe d’isles qu’on dit avoir été découvertes par les Espagnols, en 1773.

Le second espace qui mérite d’être reconnu plus particulièrement, est ce qui est compris entre les nouvelles Hébrides et la nouvelle Guinée. M. de Bougainville et M. de Surville sont les seuls navigateurs qui y ayent passé ; et par la situation des parties de terres qu’ils y ont vues, on a tout lieu de croire que ces terres sont les anciennes isles découvertes par Mendana, en 1567, et connues ensuite sous le nom d’isles de Salomon. M. de Surville a eu la vue de ces terres pendant plus de cent vingt lieues, et toujours dans la latitude assignée aux isles de Salomon.