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brasses d’eau, à environ deux lieues de distance de l’isle de S. Carlos.

Dans cette position, on découvrit, à la distance de quatre ou cinq lieues, un cap, qu’on nomma cap de Saint-Augustin.

À partir de ce cap, la côte se prolongeait si loin dans l’est, que la vue ne pouvait y porter. L’action des deux courans qui agissaient en cet endroit dans des directions absolument opposées l’une à l’autre, était si violente, qu’il ne fut pas possible d’y sonder ; et comme ces courans paraissaient suivre le cours des marées et en dépendre, on en conclut que l’ouverture qu’on apercevait dans les terres, pouvait être une rivière, ou que du moins cette entrée n’avait de communication qu’avec le grand Océan boréal.

Le cap Saint-Augustin est situé à environ 55° de latitude.

Comme la saison n’était point encore avancée, le zèle des espagnols se ranima ; et, dans la vue de remplir les intentions de sa majesté catholique exprimées dans leurs instructions, ils se déterminèrent à tenter de reprendre la route du nord.

Le 28 août, le vent était variable ; ils en profitèrent pour s’approcher de la côte, et ils y trouvèrent, comme ils le souhaitaient, des vents du sud-ouest.

Le 29 et le 30, vent au sud, variable vers le sud-ouest ; vent par rafales, mer haute jusqu’au ier septembre : on fut porté, dans cet intervalle, jusqu’à 56° 50' de latitude.