Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

goëlettes, et ils laissèrent tomber l’ancre à l’entrée du bras de mer, par vingt brasses d’eau, fond de vase molle. Ce port fut nommé Bucarelli, du nom du vice-roi du Mexique : on y éprouva une température plus douce que par les latitudes moins élevées, et on attribua ce changement aux volcans qui se trouvent dans le voisinage de ce port, et dont on apercevait les feux pendant la nuit, quoiqu’on en fût à une distance considérable.

Les Espagnols prirent possession du pays au nom de sa majesté catholique, et ils s’y pourvurent d’eau et de bois.

Ils jugèrent par les ruines d’une cabane, et par d’autres marques, que la contrée était habitée ; mais ils ne virent aucun habitant.

Par deux observations faites à différens jours, ils fixèrent la latitude du port de Bucarelli à 55° 17', et sa longitude à 32° 9' à l’occident du méridien de San-Blas.

Les montagnes, dans les environs de ce port, sont couvertes d’arbres des mêmes espèces que ceux qu’on avait vus sur les parties moins septentrionales de la côte.

On apercevait dans le sud, à la distance de six lieues, une isle d’une hauteur moyenne, qu’on nomma isle de S. Carlos.

On remit à la voile le 29, avec un vent du nord, joli frais ; mais à midi, le calme survint, et l’on se trouva par le travers d’une isle stérile et très-basse ; elle est bordée de rochers à l’est et à l’ouest. On mouilla sur vingt-deux