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l’a dit, avait déjà fait un voyage au nord ; mais nous n’avons aucune autre connaissance de cette isle. Il n’est pas dit dans le journal si elle était dans l’ouest ou dans l’est du vaisseau. Il est cependant très-vraisemblable que Maurelle a voulu parler de quelque isle voisine de la presqu’isle d’Alaska, telle que l’isle de la Trinité de Cook, et qu’il considérait Alaska et toutes les isles qui l’avoisinent, comme formant un archipel. Cette opinion paraissait être celle des russes avant que les découvertes de Cook eussent porté la lumière sur cette partie de l’Amérique.

Le 16, à midi, les espagnols découvrirent la terre dans le nord-ouest ; et peu de temps après, elle parut ouverte au nord-est, et elle présentait à la vue plusieurs caps, et plusieurs montagnes, parmi lesquelles on en distinguait une qui dominait toutes les autres : elle est d’une élévation immense (dit l’auteur du journal), elle porte sur un cap avancé, et sa forme est la plus belle et la plus régulière qu’on ait jamais vue ; elle est séparée et détachée de la chaîne des autres montagnes. Son sommet était alors couvert de neige ; au-dessous étaient quelques grands espaces nus, qui s’étendaient jusqu’au milieu de ses flancs ; et de cette hauteur jusqu’au pied, sa surface était couverte d’arbres de la même espèce que ceux qu’on avait vus au port de la Trinité (des pins).

Les Espagnols imposèrent à cette isle le nom de San-Jacinto (saint-Hyacinte) ; et le cap par lequel elle se termine du côté de la mer, fut nommé del Enganno (de la