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des pirogues, et vinrent à bord des vaisseaux espagnols. On échangea les pelleteries qu’ils apportaient, contre des ouvrages de cuivre et des morceaux de ce métal dont ils paraissaient faire le plus grand cas : ils le désignaient en montrant les femelots du gouvernail.

Les Espagnols voulurent mettre à terre pour faire de l’eau et du bois ; mais les américains, qui s’étaient mis en embuscade, en blessèrent plusieurs, et du côté des indiens il y en eut un grand nombre de tués.

Les Espagnols remirent à la voile ; les vents continuèrent à souffler du nord-ouest et nord.

Le premier août, brume épaisse : ils s’éloignèrent de la côte.

Le 5, vent de sud-ouest.

Le 13, changement de couleur dans les eaux ; beaucoup d’oranges de mer, beaucoup d’oiseaux.

Les signes de terre se multiplièrent encore le 14 et le 15. On s’estimait alors par 56° 8' minutes de latitude, à cent cinquante-quatre lieues[1] à l’ouest du continent, et à soixante lieues seulement d’une isle qui était marquée (dit le journal) sur la carte des espagnols, et que Maurelle désigne comme étant la partie la plus avancée d’un archipel situé sur le même parallèle. Il paraît qu’il s’agit ici de la carte particulière de don Juan Perez[2], qui, comme on

  1. De 17 et demie au degré.
  2. Il semble que Juan Perez ne devait pas avoir des connaissances pratiques sur les pays et les mers du nord ; car, dans l'expédition de 1769, où il était employé, les Espagnols n'avaient remonté que jusqu'au port de Monterey, situé à 36° 40 ou 44' de latitude.