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a donné un plan[1] : les isles qui le forment sont couvertes d’arbres, et la haute mer inonde ces terres en partie.

Les naturels du pays annoncèrent une grande défiance ; et après avoir fait entendre par signes, qu’on pouvait faire de l’eau à un endroit qu’ils indiquaient dans le fond du port, ils y attirèrent les Français pour les faire tomber dans une embuscade. Il y eut un combat assez vif, lorsque les gens de Surville se rembarquèrent dans leurs canots ; plusieurs furent blessés ; et on fut obligé de tuer trente ou quarante sauvages.

Les peuples qui habitent ces terres sont en général de l’espèce des nègres ; ils ont les cheveux laineux et noirs, le nez épaté, et de grosses lèvres. Ils poudrent leur tête avec de la chaux qui, sans doute, brûle leurs cheveux, et les fait paraître roux : l’usage de se poudrer a été aussi observé par M. de Bougainville parmi le peuple qui habite la baie de Choiseul à la côte occidentale-septentrionale de ces mêmes terres. Ils ont pour ornemens des bracelets de coquillages ; ils portent des coquilles entières autour du cou, et des ceintures de dents d’hommes (sans doute celles de leurs ennemis qu’ils ont faits prisonniers à la guerre) ; la plupart ont les oreilles et le cartilage du nez percés d’un grand trou, et y portent des paquets de fleurs. Leurs armes sont des lances de huit à neuf pieds de longueur, des massues ou casse-têtes de même matière, des arcs et des flèches de roseaux, de quarante ou quarante-quatre pouces de long,

  1. Ibid.