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VOYAGE

des connaissances humaines, aussi persévérant que ses modèles, il méritera un jour d’en servir lui-même à ceux qui, poussés par le même courage, voudront prétendre à la même célébrité.

NOTE.

En rédigeant un plan de navigation pour le voyage de découvertes dont la conduite est confiée à M. de la Pérouse, on a eu pour objet de lui faire suivre, dans les différentes mers, des routes qui n’ayent été suivies par aucun des navigateurs qui l’ont précédé : cette marche a paru la plus sûre pour multiplier les découvertes, et avancer considérablement, dans ce voyage, le grand ouvrage de la description complète du globe terrestre.

On a cependant été obligé d’indiquer pour points de relâche, des îles déjà reconnues, et où l’on est assuré que M. de la Pérouse pourra se procurer des subsistances, à l’aide des échanges dont on lui a ménagé les moyens par la quantité de marchandises en tout genre, dont on lui a composé un assortiment, approprié aux goûts des insulaires avec lesquels il aura occasion de traiter. Mais en indiquant au commandant français des relâches déjà pratiquées, on a attention de l’y faire arriver par des routes qui n’ayent pas encore été fréquentées ; et dans le nombre des marchandises dont on l’a pourvu, on n’a pas négligé d’y en faire entrer plusieurs de l’espèce de celles qui ne sont point encore connues aux îles où il pourra aborder, afin que les naturels du pays reconnaissent aisément que la nation qui les leur apporte, est pour eux une nation nouvelle, qui ne les avait point encore visités.

On a employé différens élémens de calcul pour évaluer la durée des différentes traversées. Dans les routes ordinaires et les mers libres, on a supposé que les bâtimens pourraient faire, avec les vents alizés, trente lieues en vingt-quatre heures : on n’a compté que vingt-cinq lieues pour le même espace de temps, dans les parages où la prudence exige qu’on mette en panne une partie de la nuit ; vingt lieues seulement, lorsque