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VOYAGE

se retireront, avant la nuit, dans les tentes dressées à terre pour servir d’observatoire et de magasin. Il y placera un corps-de-garde, où devra toujours coucher un officier, pour maintenir le bon ordre parmi les matelots et soldats affectés à ce service, et prévenir, par une surveillance active et continue, toute attaque ou entreprise de la part des sauvages.

Il aura soin de faire mouiller les frégates de sa majesté à portée de protéger l’établissement ; et il donnera ses ordres à l’officier qui y sera de garde, pour les signaux que celui-ci aura à faire en cas d’alarme.

Dès que ces dispositions seront faites, il s’occupera des moyens de pourvoir à la subsistance de ses équipages et aux autres besoins des bâtimens ; et après avoir fait un choix dans le nombre des marchandises, outils et ouvrages en tout genre, dont les deux frégates sont approvisionnées, il en formera un magasin à terre, sous la protection du corps-de-garde : mais, comme il est instruit qu’en général les insulaires du grand océan ont un penchant irrésistible au vol, il aura soin, pour ne pas les tenter par la vue d’un trop grand nombre d’objets rassemblés dans un même lieu, de ne faire transporter chaque jour à terre, que les effets qui pourront être employés en échanges dans le cours de la journée.

Il réglera la valeur de ces échanges, et il ne permettra pas qu’on excède jamais la taxe qu’il aura fixée pour chaque objet de traite ; dans la crainte qu’en accordant, dans le début, un prix trop haut pour les denrées qu’il voudrait se