À son arrivée dans chaque pays, il s’occupera de se concilier l’amitié des principaux chefs, tant par des marques de bienveillance que par des présens ; et il s’assurera des ressources qu’il pourra trouver sur le lieu, pour fournir aux besoins de ses vaisseaux. Il emploiera tous les moyens honnêtes pour former des liaisons avec les naturels du pays.
Il cherchera à connaître quelles sont les marchandises ou objets d’Europe auxquels ils paraissent attacher le plus de prix, et il en composera un assortiment qui leur soit agréable, et qui puisse les inviter à faire des échanges.
Il sentira la nécessité de mettre en usage toutes les précautions que la prudence suggère, pour maintenir sa supériorité contre la multitude, sans être obligé d’employer la force ; et, quelque bon accueil qu’il reçoive des sauvages, il est important qu’il se montre toujours en état de défense, parce qu’il serait à craindre que sa sécurité ne les engageât à tenter de le surprendre.
Dans quelque circonstance que ce soit, il n’enverra aucune chaloupe ou autre bâtiment à terre, qu’il ne soit armé de ses canons, muni de fusils, de sabres, de haches-d’armes, et de munitions de guerre en quantité suffisante, et qu’il ne soit commandé par un officier, à qui il ordonnera de ne jamais perdre de vue le bâtiment dont il est chargé, et d’y laisser toujours quelques hommes pour sa garde.
Il ne permettra pas qu’aucune personne de l’état-major ou de l’équipage couche à terre pour autre raison que celle du service ; et ceux que leurs fonctions obligeraient d’y rester,