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DE LA PÉROUSE.

où il pourrait être instruit qu’elle en a formé quelqu’un, il tâcherait de s’y rendre, pour prendre connaissance par lui-même, de l’état, de la force, et de l’objet de cet établissement.

9°. Si, dans la reconnaissance qu’il fera de la côte du Nord-Ouest de l’Amérique, il rencontre sur quelques points de cette côte, des forts ou comptoirs, appartenant à sa majesté catholique, il évitera soigneusement tout ce qui pourrait donner quelque ombrage aux commandans ou chefs de ces établissemens ; mais il fera valoir auprès d’eux les liens du sang et de l’amitié qui unissent si étroitement les deux souverains, pour se procurer par leur moyen tous les secours et les rafraîchissemens dont il pourrait avoir besoin, et que le pays serait en état de fournir.

Il paraît que l’Espagne a eu l’intention d’étendre son titre de possession jusqu’au port de los Remedios, vers le 57e degré un quart de latitude ; mais rien n’annonce qu’en le faisant visiter en 1775, elle y ait formé aucun établissement, non plus qu’au port de Bucarelli, situé à environ deux degrés moins au nord : autant qu’il est possible d’en juger par les relations de ces pays qui sont parvenues en France, la possession active de l’Espagne ne s’étend pas au-dessus des ports de San-Diego et de Monterey, où elle a fait élever de petits forts, gardés par des détachemens qu’on y fait passer de la Californie ou du nouveau Mexique.

Le sieur de la Pérouse tâchera de connaître l’état,