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DE LA PÉROUSE.

3°. S’il parvient à retrouver l’île Grande de la Roche, il examinera si elle offre quelque port commode et sûr, où l’on puisse se procurer de l’eau et du bois ; quelle facilité elle peut présenter pour y former un établissement, dans le cas où la pêche de la baleine attirerait les armateurs français dans l’océan Atlantique méridional ; s’il y aurait quelque partie qui pût être fortifiée avantageusement et gardée avec peu de monde, un poste enfin convenable à un établissement qui se trouverait aussi loin des secours et de la protection de la métropole.

4°. Il examinera l’île Georgia sous les mêmes rapports : mais il est probable que cette île, située sous une latitude plus élevée, présente moins de facilité qu’on ne peut en espérer de la position de l’île Grande ; et que les glaces qui embarrassent la mer pendant une partie de l’année au voisinage de Georgia, opposeraient de grands obstacles à la navigation ordinaire, et éloigneraient les pêcheurs de faire de cette île un point de rendez-vous et de retraite.

5°. Les îles du grand océan équatorial, offriront peu d’observations à faire, relativement à la politique et au commerce. Leur éloignement semble devoir ôter toute idée aux nations de l’Europe d’y former des établissemens ; et l’Espagne seule pourrait avoir quelque intérêt à occuper des îles qui, se trouvant situées à peu près à distance égale de ses possessions d’Amérique et d’Asie, présenteraient des points de relâche et de rafraîchissement à ses vaisseaux de commerce qui traversent le grand océan. Quoi qu’il en