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LA NOUVELLE REVUE.

contrastent avec le bruit de clochettes qui, soir et matin, se fait entendre comme l’écho d’un pâturage alpestre. Ce sont les vaches : chaque famille a la sienne ; elles broutent l’herbe communale, un peu plus loin, là où passe aujourd’hui Broadway, la grande artère babélique avec son tumulte et sa foule[1]. Sur les rives de l’Hudson, de riches marchands commencent à créer de beaux domaines où ils reçoivent le plus luxueusement possible. Bref, New-York est en prospérité ; on s’y pique d’ailleurs de littérature, et il y aura sous peu une bibliothèque publique où l’on pourra emprunter des livres à 4 sous et demi par semaine.

Mais Philadelphie tient le premier rang : 8,000 habitants, des maisons en briques et pierres et des trottoirs dallés. C’est plus qu’il n’en faut pour tourner la tête de ses habitants. Ils montrent avec orgueil leurs vergers où ils cultivent des pêches déjà renommées et les arbres qui ombragent leurs rues régulièrement tracées. Philadelphie répond au vœu de son fondateur. C’est bien la fair green country town qu’a rêvée le bon William Penn.

(À suivre.)


Pierre de COUBERTIN.

  1. New-York a gardé un certain nombre de coutumes hollandaises, entre autres celle des échanges de présents et des friandises au 1er janvier et des œufs rouges à Pâques.