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L’ATLANTIDE ET LES CONTINENTS DISPARUS

Quel flot d’hypothèses ! pensera-t-on sans doute, en lisant le court exposé de cette question complexe.

Certainement, l’étude de l’histoire du Globe ne peut se faire sans que l’interprétation des faits soit entourée de suppositions nombreuses.

Mais lorsque la concordance s’établit aussi entre les données stratigraphiques et la distribution des animaux ou des végétaux vivants, il en résulte une sécurité scientifique aussi absolue qu’on peut la souhaiter dans des études de ce genre.

N’est-il pas admirable qu’on arrive à de pareils résultats avec si peu de documents ! À peine l’homme a-t-il entamé, çà et là, quelques fragments de l’écorce terrestre, dans les carrières, les mines, les tranchées des routes ou des chemins de fer, que son esprit s’appliquant à l’étude attentive de ces roches mises à nu, il sait en déduire la succession de périodes, comprenant des milliers de siècles, qui se sont déroulées successivement à la surface de notre planète ; il sait faire revivre les êtres multiples qui ont évolué les uns après les autres à travers ces temps d’une longueur démesurée !

Et, par ces recherches ardues, par les conclusions qui en découlent, nous avons la sensation que l’humanité ne dure qu’une seconde dans le temps infini, comme, par l’Astronomie, nous avons appris que le Globe tout entier n’est qu’une molécule dans l’espace sans limite.

GASTON BONNIER