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LA NOUVELLE

O Ciel ! fut-il jamais des inſtans plus chers à mon ame ? Pendant que je cueillois la palme d’Idumée, ces mêmes Nymphes chantoient en mon honneur les hymnes de l’amour ; mais trop tôt un tourbillon jaloux de mon aſſoupiſſement, vint me ravir à mon ſecond bonheur, & me transporter ſoudain au lit d’Adélaide.

Ah, chere Amie, m’écriai-je en m’éveillant, vous m’avez fait paſſer la plus délectable nuit de la vie ; & le ſort en ceſſant ſes rigueurs, & me rendant au monde, m’a ouvert par votre ſecours les portes de l’Olympe.

Adieu, cher objet, le jour va bientôt paroître ; ſans-doute qu’il conduira mon Oncle & ma liberté, & peut-être quelque amant tranſi, dans ce déteſtable ſéjour, pour obtenir de moi quelque rélâchement ; mais ils ſeront déchus. Je ſuis maîtreſſe de mes volontés. Adieu chere amante.

Ce