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LA NOUVELLE


tin il entra tout ému ; qu’on ſe figure un homme qui ne peut céder qu’avec peine à la violence de ſon mal, & qui ſe répand en ſoupirs à meſure qu’il s’exprime.

Tel étoit préciſément l’état où ſe trouvoit mon Oncle. Mon premier mouvement me porta d’abord à joindre le témoignage de ma douleur à la ſienne, qui ſe peignoit ſi naturellement ſur ſon viſage, que j’en fus attendrie juſqu’aux larmes. Je viens de recevoir, me dit-il, des nouvelles de Verſailles, & qui ſont, ma chere Niéce, on ne peut plus affligeantes. Je voudrois bien, ajouta-t-il, pouvoir me diſpenſer de la peine de vous en faire ici le récit, tant je crains d’allarmer votre tendreſſe, & de réveiller en moi le ſentiment de la peine ; mais les taches faites à l’honneur ne s’effacent jamais, & le mal eſt trop ſérieux pour ne pas y remedier. Sachez, ma Niéce, que nous avons à faire à un ennemi puiſſant & que ſi,