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THÉRESE.


pluſieurs Maiſons diſtinguées, où j’avois eu le malheur de me trouver avec lui, il avoit toujours été la fable des gens ſenſés qui les fréquentoient. On lui avoit même reproché mille fois devant moi, d’ignorer juſqu’aux premiers élémens de ſa langue naturelle, ce qui ne pouvoit ſe concilier avec l’épitre que je venois de lire, & dont la diction, quoique ſimple, m’en paroiſſoit éloquente. Si je ſavois, à ne pouvoir en douter, que des ſentiments de l’ame naît ordinairement le langage du cœur, j’ignorois encore moins qu’il n’étoit pas donné à mon Amant prétendu, de penſer & de ſentir d’une maniere auſſi délicate. Pour tout dire, enfin, je fus bientôt inſtruite de l’étourderie du Vicomte, & voici comment je découvris le myſtere.

La véritable amitié ne doit avoir rien de caché pour les ames bien faites. J’étois intimement liée avec la fille d’un Avocat,

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