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THÉRESE.


Cloîtres, il faut les avoir fréquentés ; il faut avoir vu, comme moi, pour apprendre à mépriſer le culte inſenſé qu’on y pratique.

Si j’étois encore dans l’âge des folies amoureuſes, & qu’il fût en mon pouvoir de donner à mon Prince, ſoit des garçons, ſoit des filles, à Dieu ne plaiſe que je priſſe jamais le ſoin dangereux de leur inſpirer le goût du Couvent. Cet abus, ou plutôt ce vice conſacré par la mode, & qu’on croit inſéparable de la bonne éducation, eſt, à mon avis, le comble du délire y c’eſt le dernier degré de la dépravation.

Je ne puis m’empêcher de rire, quand je penſe aux momeries de nos Anti-Veſtales. Avec quel air de modeſtie, de vénération & de ſageſſe, ne les voit-on pas fléchir les genoux devant la Mere Abbeſſe, qu’elles encenſent comme une Idole. Il n’eſt point juſqu’à la moindre des Novices, qui ne ſoit obligée de lui rendre un hommage ſincere,