Page:La Nouvelle Thérèse, ou la Protestante philosophe, 1774.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
LA NOUVELLE


ſés, pour me procurer des ſenſations capables d’affecter mon ame ; diſons mieux, pour m’abîmer, s’il étoit poſſible, dans un Océan de délices.

Qui le croiroit ! Ce fut dans un Couvent de Religieuſes, aux environs de N… que me furent dictées les premieres leçons de la débauche. Novice encore dans l’Art de la Galanterie, devois-je m’attendre à faire l’apprentiſſage du vice dans une Maiſon ſacrée !

Peres & meres, ſi j’ai un conſeil à vous donner, c’eſt de laiſſer ignorer à vos filles ces Repaires affreux, qui cachent, ſous le nom de Cloître, parlons net, ſous le maſque de la Religion, mille belles maximes ; où la morale qu’on y prêche, vient toujours ſe briſer ſous le choc des paſſions, où la peine & le vice ſont à jamais inſéparables ; où l’on ne connoît enfin que la haine & l’eſclavage. Pour bien juger des